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Un système nommé entreprise

Un système peut se définir comme un «ensemble d’éléments en interaction dynamique organisé en fonction d’un but»(1).

De cette définition, il découle qu’un système peut se caractériser par les éléments suivants :

– Une frontière qui le délimite par rapport à l’environnement dans lequel il est plongé ;
– Une finalité ou l’intention d’atteindre un objectif fixé ;
– Son évolution dans le temps (passé, présent et à venir) ;
– Son organisation c’est-à-dire sa structure (les éléments qui le composent et les relations qui les relient) ainsi que ses processus

Considérer l’entreprise comme un système dynamique au sein duquel tous les éléments sont en interaction nécessite que l’on aborde sa gestion dans sa globalité tenant compte des différents éléments qui la composent, organisés en fonction d’un but et des interrelations qui les unissent.

Envisager l’entreprise comme un système dynamique ouvert nécessite que l’on s’intéresse aux processus de changement plutôt qu’à une série d’images fixes.

L’entreprise est plongée dans un environnement qui l’influence et qu’elle influence à son tour : elle est donc en perpétuel changement.

Considérer l’entreprise comme un système suppose que l’on prenne en compte sa finalité car dans cette approche, une action n’est pertinente que par rapport un objectif donné.

L’approche systémique s’est traduite dans un courant de pensée appelé : gestion par les objectifs.

Toute les activités de l’organisation sont orientées vers les buts, plutôt que vers les moyens. La primauté est donc donnée aux objectifs et non plus aux modalités de leur mise en œuvre, cette approche repose sur :

– une conception précise des objectifs (élaboration hiérarchique, en cascade) ;
– un système de mesure des écarts entre les objectifs et les réalisations ;
– un réseau d’information et de communication bien défini ;
– une décentralisation des responsabilités ;
– un système de contrôle qui permette de prendre à temps les actions correctrices nécessaires.

Pour répondre aux sollicitations de l’environnement, l’entreprise doit se choisir un mode d’organisation transversale.

L’organisation transversale qui  cohabite tant avec les fonctions — domaines de compétences — qu’avec les départements — domaines de responsabilités — suppose que les activités sont rassemblées en des ensembles cohérents — processus — afin de répondre à un objectif précis.

Le processus permet de la création de valeur en contribuant à la satisfaction du client, en lui apportant des avantages en termes de différenciation ou en termes de coûts.


Réf. /
(1) DE ROSNAY, Joël. 1975. Le macroscope : Vers une vision globale.
SENGE, Peter. 1990. The Fifth Discipline, Dell Publishing Group, Inc., USA.
DE WOOT, Philippe. 1970. Stratégie et Management, Dunod Économie, Collection : La vie de l’entreprise, Paris.
GUERRA, Fabienne. Pilotage stratégique de l’entreprise : le rôle du tableau de bord prospectif, De Boeck

Sans objectif, l’athlète saute moins haut …

«Les obstacles sont ces choses effrayantes que vous voyez apparaître quand vous perdez de vue votre objectif » Henry FORD

L’expérience suivante, menée par une prestigieuse université américaine apporte un éclairage intéressant sur ce sujet. Les universités des Etats-Unis accordent toutes une très grande importance au sport. Celle qui nous concerne, située sur la côte Pacifique, remporte probablement plus de médailles d’or en athlétisme à chaque olympiade que la France depuis que le Baron de Coubertin a « réactivé » les jeux modernes.

Pour y arriver, non seulement les athlètes sont entraînés de façon intensive, mais des études sont réalisées sur tous les éléments permettant d’accroître les performances. Et, un sujet perturbait les chercheurs : le saut en hauteur. En effet, alors que pour toutes les autres disciplines de saut ou de lancer, les vainqueurs sont les participants ayant réalisé la meilleure performance dans l’absolu, en saut en hauteur, il n’en va pas de même.

Imaginez le cas suivant (qui se passe assez fréquemment)

La barre est à 2 mètres. Le sauteur A s’élance et passe très largement au dessus, au moins de 10 bons centimètres. Le sauteur B passe à son tour et heurte la barre qui rebondit sur ses taquets, mais qui – ô miracle ! – ne tombe pas. Les deux sauteurs sont qualifiés pour la hauteur suivante : 2,05 mètres.

Et là, A manque son saut : il est éliminé ! Quant à B, il réitère tel le saut précédent, heurte la barre et encore une fois bénéficie de la chance : la barre reste en place ! B a donc gagné. Et pourtant, ce n’est pas lui qui a réalisé la meilleure performance dans l’absolu. Injustice flagrante ! Le meilleur n’est pas récompensé.

Pour pallier cela, les chercheurs ont imaginé un sautoir sans barre transversale, avec juste les deux poteaux verticaux truffés de capteurs électroniques ; ainsi les capteurs enregistrent vraiment la hauteur franchie par chaque sauteur et le vainqueur est bien celui qui a réalisé le meilleur saut.

Bien sur des comparaisons ont aussi été effectuées avec le système traditionnel (2 poteaux verticaux et une barre horizontale)

Pour valider leur procédé, les chercheurs ont effectué des tests avec de multiples groupes : des athlètes, des non athlètes, des femmes, des hommes, des juniors, des seniors, etc.

Et le résultat a été excellent.

Le système, avec capteurs, s’est avéré fiable, précis et performant.

A un tout petit détail près …………………………………………….

Tous les sauteurs, de chacun des groupes, athlètes, non athlètes, hommes, femmes, juniors, seniors, etc. ont tous réalisé avec le système « capteurs », des performances inférieures de 10 à 15 % à celles du système traditionnel !

Pourquoi ?

Tout simplement parce que l’objectif n’était pas clairement défini.

Dans l’absolu, chacun avait l’impression de faire de son mieux ; en réalité, la non matérialisation de l’objectif ne permettait pas de donner ce dernier coup de rein, cette petite poussée d’adrénaline, permettant d’atteindre, voire de dépasser un objectif visualisé et connu.

Il en est de même pour les objectifs de nos entreprises.

Sans cette « barre » à passer, nos efforts, le plus inconsciemment du monde, ne sont pas au maximum de nos possibilités.

Voilà pourquoi il est nécessaire de fixer des objectifs.

Efficacité VS Efficience

« Efficiency is doing things right ; effectiveness is doing the right things » – Peter Drucker

L’efficacité, c’est le rapport entre le résultat obtenu et le résultat attendu ou l’objectif fixé ;

L’efficience, c’est le rapport entre le résultat obtenu et les ressources utilisées ;

L’efficacité intéresse le client et dépend de l’opérateur, de celui qui exécute l’opération ;

L’efficience intéresse le gestionnaire, le financier et dépend de celui qui organise l’opération ;

L’efficience d’une action commerciale permettra, par exemple, de maximiser le profit en augmentant le chiffre d’affaires tout en limitant les charges liées à l’obtention de ce chiffre.

Alors que l’efficacité de cette action commerciale sera évaluée sur l’objectif quantitatif atteint.

Ex. : objectif = augmenter son CA de 20%

Résultat 1 : augmentation du CA de 20% à résultat égal = efficace
Résultat 2 : augmentation du CA et du résultat de 20%  = efficace et efficient.

La parabole du singe

Il vous est probablement arrivé, comme à moi, de vous demander d’où pouvait bien venir cette routine qui nous impose de procéder d’une façon qui pourtant nous parait bien contre-productive. Voici une petite histoire qui illustre bien la persistance de certaines habitudes, voire de process qui relèvent de la culture d’entreprise qu’il serait pourtant bien nécessaire de corriger.

5 chimpanzés sont isolés dans une cage confortable où est accrochée au plafond une banane, et seule une échelle permet d’y accéder. La cage est également dotée d’un système qui permet de faire couler de l’eau glacée  dès qu’un singe tente d’escalader l’échelle.
Rapidement, les chimpanzés apprennent qu’ils ne doivent pas escalader l’échelle. Le système d’aspersion d’eau glacée est ensuite rendu inactif, mais les chimpanzés conservent l’expérience acquise et ne tentent pas d’approcher de l’échelle.
Un des singes est remplacé par un nouveau. Lorsque ce dernier tente d’attraper la banane en gravissant l’échelle, les autres singes l’agressent violemment et le repoussent. Lorsqu’un second chimpanzé est remplacé, lui aussi se fait agresser en tentant d’escalader l’échelle, y compris par le premier singe remplaçant.
L’expérience est poursuivie jusqu’à ce que la totalité des premiers chimpanzés qui avaient effectivement eu à subir les douches froides soient tous remplacés. Pourtant, les singes ne tentent plus d’escalader l’échelle pour atteindre la banane. Et si l’un d’entre eux s’y essaye néanmoins, il est puni par les autres, sans savoir pourquoi cela est interdit et en n’ayant jamais subi de douche glacée.